RAPPORT DU COLLECTIF vol 1
Vous pouvez lire en ligne le rapport V1 ou le télécharger en PDF en cliquant ici
COLLECTIF ANTI-EOLIENNES
MONTECH-MONTBARTIER-FINHAN
Représenté
par Héloïse Archange
mail :
collectifantieoliennesmontech@gmail.com
OBSERVATIONS
ET CRITIQUES
TOME
1
Projet
éolien Valorem
Garonne-et-Canal
Energies
27
janvier 2018
SOMMAIRE
TOME 1
- Avertissement
1
– Qui derrière Valorem ?
- Des dirigeants qui font de la politique
- Un « opérateur en énergies vertes » dopé aux hydrocarbures
- Greenwashing à tarif réduit
- Jersey nouveau paradis éolien ?
2
– Les délibérations des Conseils Municipaux : l'avis
favorable qui n'existait pas !
- Montbartier
- FinhanDes élus propriétaires de parcelles
- MontechLa lourde responsabilité du président Moignard
- Comment Valorem tire parti de la situation
3
– Un dossier incomplet en contravention avec le Code de
l'environnement
- Article R512-6 du Code de l'environnement
- Concernant les maires et les communes
- Concernant les propriétaires particuliers
- 4 – Etude Paysages et Patrimoine : supercherie ou amateurisme ?
- Quand Valorem change ses éoliennes de place
- Le Canal de Garonne, grand sacrifié patrimonial
5
– Etude de Dangers : Valorem se moque du SDIS
Avertissement
Le
présent document est le premier tome des observations et critiques
formulées par le Collectif anti-éoliennes de Montech –
Montbartier – Finhan qui sera remis aux Commissaires-enquêteurs à
Montech le 27 janvier 2018.
Le
second tome sera remis à Finhan le 2 février 2018.
Cette version est présentée sans les pièces annexes afin d'en faciliter la lecture. Le rapport complet est disponible en cliquant sur le lien suivant : (à venir)
1
/ QUI DERRIÈRE VALOREM ?
Dans
le chapitre "Capacités financières" de la Lettre
de demande, Valorem, société industrielle et commerciale,
entend démontrer aux autorités compétentes sa bonne santé
financière, son expérience en matière d'investissement éolien
ainsi que l'adéquation éthique et la surface financière de son
principal investisseur minoritaire, 3 i infrastructure,
longuement présenté pages 20 et 21.
DES
MILITANTS POLITIQUES AUX MANETTES
Avant
toute chose, il convient de préciser que les deux dirigeants de
Valorem sont des hommes politiques. L'un s' est présenté aux
dernières élections législatives sous les couleurs d'Europe
Ecologie Les Verts et il
n'hésite pas à s'afficher sur ses tracts électoraux comme
dirigeant de Valorem. L'autre est élu à la municipalité PS de
Mérignac, conseiller municipal délégué à l'énergie (33). Bien
entendu, rien ne l'interdit. Mais l'activité commerciale de Valorem
nécessitant l'accord de principe des élus locaux pour prospérer,
une légitime suspicion se fera jour à chaque projet d'implantation
d'éoliennes, notamment lorsque les acteurs publics concernés
revendiquent la même appartenance politique que les patrons de la
société.
UN "OPÉRATEUR EN ÉNERGIES VERTES" DOPE AUX HYDROCARBURES
Valorem
est un apparent paradoxe. La société emploie très peu de
collaborateurs (116 en 2016 selon le Tribunal de Commerce de Gironde)
pour 40 millions d'euros de CA et enregistre depuis deux ans des
bénéfices record. Mais dans le même laps de temps, elle a fait
monter à son capital un énorme fonds d'investissement de la City,
3i infrastructure, très engagé dans les énergies
fossiles (pétrole, gaz), qui a apporté dans ses bagages la
coquette somme de 69 millions d'euros. Valorem, dans la foulée, en a
profité pour "restructurer", c'est à dire renégocier sa
monumentale dette (principale) de 180 millions d'euros.
Cette
dette concernait 12 parcs éoliens dits historiques pour un total de
production de 145 MW. Or la Lettre de demande (page 19)
précise que : "Valorem détient, fin 2016, un portefeuille
d'actifs en production de 160 MW en France". C'est donc
presque 88% de son potentiel de production français que Valorem
vient de refinancer, ses préteurs certainement rassurés par la
présence du solide 3 i infrasructure à son capital.
GREENWASHING à TARIF RÉDUIT
Autrement
dit, l'industriel vert Valorem doit sa viabilité et sa bonne santé
(récente) à l'argent du pétrole et des énergies fossiles. 3 i
infrastructure y trouve largement son compte : pour une somme
dérisoire au regard de ses actifs (3 milliards d'euros), le fonds
peut s'offrir un magnifique greenwashing, une
vitrine verte si vous préferez. A
l'instar du marchand de meubles suédois Ikéa et ou de la chaine de
restauration rapide Mc Donald's qui possèdent des parcs éoliens
dont le rendement et la rentabilité importent peu. Ce sont des
jouets à la mode qui sont exploités par leurs experts en marketing
pour améliorer l'image trop "industrielle" de ces
sociétés.
D'autant que
l'équilibre financier (si le vent souffle peu) et l'éventuelle
rentabilité (si beaucoup de vent !) d'un aérogénérateur sont
garantis pendant 15 ans par un système de rachat obligatoire de
l'électricité éolienne par EDF, à un tarif largement supérieur à
celui du marché, via une contribution payée par chaque abonné !
Autant dire que le risque de perdre sa mise de départ est très
limité...
JERSEY
NOUVEAU PARADIS ÉOLIEN ?
Le
risque est d'autant plus limité que 3 i infrastructure est
confortablement installé à Jersey, une île britannique célèbre
pour sa fiscalité voisine de zéro. A la télé, on aurait dit : un
paradis. Bien sur dans la présentation flatteuse de son associé,
Valorem omet de le préciser.
Tout
comme Valorem a oublié de citer les fers de lance du portefeuille de
3 i : OilTanking, un spécialiste du transport et du
stockage de pétrole. EuroDiesel, qui fabrique, vous l'aurez
deviné, d'énormes moteurs diesel.
Tout
en assénant que : "3i infrastructure est un acteur majeur de
l'investissement en capital, en particulier dans les infrastructures"
notamment les "infrastructures sociales et projets d'énergies
renouvelables".
Nous
laisserons le dernier mot au patron de 3 i en France : "Nous
pensons que Valorem est idéalement placée pour profiter de
la transition énergétique". Car c'est le mot juste.
2/ DELIBÉRATIONS DES CONSEILS MUNICIPAUX :
L'avis
favorable qui n'existait pas...
La
société Valorem se flatte à plusieurs reprises dans son dossier de
l'accueil que son projet éolien a reçu auprès des élus locaux.
Enthousiasme qui se serait traduit par des délibérations favorables
à l'étude d'implantation des éoliennes.
L'analyse
de ces délibérations réserve bien des surprises. Ainsi à Finhan
où à aucun moment, le Conseil municipal ne donne son autorisation à
Valorem de mener cette fameuse étude. Ainsi à Monbartier où le
Conseil délibère en vertu d'un avis favorable de la Communauté de
communes Garonne-et-Canal, avis qui n'existe pas. Ainsi à Montech où
le Conseil mandate la Communauté de communes pour suivre le projet
alors que la Communauté ne s'est jamais saisie du projet.
MONTBARTIER
Extrait
de la délibération du CM de Montbartier du 17 avril 2012 (page 62
de la Lettre de demande) :
"Objet
: Etude pour la réalisation d'un parc éolien"
"Il
est ainsi rappelé que la société Valorem s'est tournée vers le
Conseil Communautaire en avril 2012 pour présenter les potentialités
de développement éolien à l'échelle territoriale. Ce
dernier a émis un avis favorable [...]"
Nous
avons cherché cet avis favorable dans les compte-rendus et
délibérations de la Communauté de communes de Garonne-et-Canal,
tous disponibles sur le site internet de la Collectivité. Il n'y
figure pas. Nous avons demandé à Mme la Directrice des services de
la Communauté de nous fournir cet avis. Ses recherches ont échoué.
Elle a alors saisi le président en exercice en 2012, M. Moignard,
actuel maire de Montech, lequel nous a fait savoir (par téléphone
le 17 janvier 2018 à 18h25) qu'à aucun moment le Conseil
communautaire n'avait émis un avis sur la question et encore moins
délibéré sur le sujet.
Une
demande écrite, par message électronique, a été adressée à M.
le Maire de Montbartier, Jean-Claude Raynal, lequel a répondu le 19
janvier 2018 : "L'enquête publique est en cours, votre
demande sera transmise au Commissaire".
La
(vraie) mention d'un (faux) avis favorable du Conseil communautaire
par le maire de Montbartier en préambule des débats n'a pu
qu'influencer les conseillers, à l'avantage de Valorem, et partant,
dénaturer leur décision. Par ailleurs, le Conseil municipal a
accordé ce jour-là une exclusivité de 6 ans à la société
Valorem, en matière d'études éoliennes dans la commune. Ce qui
tend à démontrer que la société pétitionnaire et M. le Maire
avaient déjà noué des relations privilégiées...
- Comment les citoyens ordinaires pourraient-ils être dignement informés sur le projet éolien de Valorem alors que le maire de leur commune, garant justement de la bonne information de ses administrés, use de tels artifices (le mot est faible) pour "piloter" les choix de ses propres conseillers municipaux ?
On
ne s'étonnera donc pas des propos choquants de M. Raynal tenus dans
la Dépêche du Midi : en février 2016, il préférait "que
le sujet ne soit pas encore évoqué dans le journal" ! Et
pour cause.
FINHAN
A
Finhan où M. le Maire Fernandez appelle de ses voeux l'implantation
"d'un maximum d'éoliennes" dans sa commune, le
Conseil municipal n'a paradoxalement pas voté la confiance à
Valorem. D'ailleurs, le nom de la société n'est cité à aucun
moment dans la délibération.
En
effet, si Finhan s'est déclaré favorable à l'étude d'un projet
éolien, elle en a confié la réalisation à... la Communauté de
communes Garonne-et-Canal, laquelle n'a évidemment aucune expertise
technique dans le domaine éolien.
Extrait
de la délibération du CM de Finhan – 10 (ou 17 ?) avril 2012
(page 65 de la Lettre de demande Valorem) :
"Monsieur
le Maire informe le Conseil Municipal que la Communauté de communes
"Garonne-et-Canal" envisage de faire
une étude d'implantation d'un parc éolien sur le territoire de la
Communauté de communes."
Rappelons
que la Communauté de communes "Garonne-et-Canal" n'a
jamais délibéré, ni émis le moindre avis sur le projet éolien
Valorem alors que tous les conseils concernés évoquent soit la
volonté de la Communauté de communes d'autoriser cette étude, soit
un avis favorable accordé par la CC, soit encore un mandat donné à
la CC pour suivre cette étude !
Valorem,
dans sa chronologie du projet (préambule page 14) nous
fournit un embryon de réponse. Soucieuse de démontrer que son
projet faisait l'unanimité des élus, la société fait état, non
sans quelque emphase, d'un "audit sur le developpement de
l'éolien devant les membres de la Communauté de communes
Garonne-et-Canal". "Un audit" que M. Moignard,
alors président de l'assemblée communautaire, qualifie aujourd'hui
plus modestement de "réunion d'information" de nature
informelle. On n'en trouve d'ailleurs aucune trace dans les archives
de la Communauté, même pas au rang d'informations subsidiaires.
Rien. Pas un mot.
Confondre
(volontairement ou non) dans des délibérations ayant force
executoire les exposés et volontés d'une société privée et les
décisions formelles du Conseil communautaire, voilà qui nécessite
un examen approfondi des Services de l'Etat.
Ces
délibérations brouillent fatalement l'information due au citoyen
par les élus. Le dossier de Valorem s'appuie (en les distordant) sur
les délibérations des élus des communes, qui se fondent eux-mêmes
sur un avis favorable de la CC. Or cet avis n'a jamais existé et la
CC n'a jamais donné la moindre publicité, ni à l'étude, ni au
projet. Ôtant de fait toute légitimité et loyauté aux
délibérations. Supprimant de conséquence le "socle
démocratique" revendiqué (abusivement) par Valorem.
DES
ELUS PROPRIÉTAIRES DE PARCELLES
Pour
ajouter à la confusion, il se trouve que deux élus de Finhan sont
propriétaires de parcelles incluses dans le projet Valorem. L'un, M.
Gilles Escala, est membre de la commission urbanisme et travaux de la
commune. Il a participé au vote autorisant l'étude du projet éolien
comme le démontre la délibération afférente, délibération
précédée d'une "présentation" -dont on imagine
faute de mieux qu'elle a été menée par Valorem (page 14 du
Préambule) le 17 avril 2012.
La
question suivante a été posée par écrit à M. Seul, chef du
projet chez Valorem : "La société Valorem avait-elle
connaissance des fonctions électives de certains propriétaires de
parcelles au moment de la signature des titres d'habilitation à
construire ? ".
Réponse
de M. Seul : "Concernant la dernière question qui ne rentre
pas dans le cas de l'instruction du projet, je vous invite à
considérer le sérieux de notre travail et celui de vos élus. Il
est évident que ceux-ci ont fait connaitre leur mandat et
que nous avons convenus avec eux de la nécessité de leur absence
lors des futures délibérations et débats concernant le projet. La
chose est grave et le délit parfois avéré mais la plupart du temps
cela sert à mettre en difficulté (à tort) nombre d'élus imprégnés
de la chose publique."
Dans
son rapport publié en 2014, le SCPC (Service Central de Prévention
de la Corruption) met en garde : "Le
développement de l'activité éolienne semble s'accompagner de
nombreux cas de prise illégale d'intérêts impliquant des élus
locaux. Le SCPC est en effet destinataire, pour information, d'un
nombre croissant de procédures engagées par des associations qui
font état de dérives graves entraînant des recours devant les
juridictions administratives et de plaintes déposées auprès de
plusieurs parquets. Ce phénomène d'ampleur semble concerner une
grande partie du territoire national."
Il
est donc bien légitime que les citoyens, à l'instar des pouvoirs
publics, s'inquiètent de ces dérives substituant l’intérêt privé
à l’intérêt général. D'autant qu'ils ne peuvent être rassurés par le traitement pour le moins ésotérique que leurs élus
respectifs ont réservé à ce dossier. Et moins encore par le
travail de Valorem, incapable de géolocaliser correctement ses
propres constructions...
Nous
rappelons la teneur de l'article 40 du Code de procédure pénale :
"Toute
autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui,
dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime
ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de
la République et de transmettre à ce magistrat tous les
renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs."
MONTECH
Le
Conseil municipal de Montech a délibéré le 21 juillet 2012 et
encore une fois, la Communauté de Communes de Garonne-et-Canal tient
la vedette :
- "Considérant le souhait de la société Valorem [...] d'étudier la faisabilité d'un parc de production d'énergie éolienne sur le territoire de la Communauté de Communes de Garonne-et-Canal"
- "Considérant qu'une réunion de présentation de l'avant-projet à l'intention des élus communautaires s'est tenue au siège de la Communauté de Communes Garonne-et-Canal le 13 avril 2012"
Le
Conseil municipal après en avoir délibéré :
- "Accepte de mandater la Communauté de Communes Garonne-et-Canal pour suivre le projet de production d'énergie éolienne"
On
pourrait croire, une fois de plus, que la CC est officiellement
saisie du projet et qu'elle a mission de surveiller le bon
déroulement de l'étude et de fait, à en rapporter aux citoyens. Or
il n'en est rien, nous l'avons démontré. Une réunion de
présentation ne constitue (et heureusement) en rien un acte officiel
engageant la collectivité en question. Alors ?
LA
LOURDE RESPONSABILITE DU PRESIDENT MOIGNARD
Jacques
Moignard est maire de Montech depuis l'origine du projet (2011). Il
était conjointement président de Communauté de communes GC. Es
qualité, c'est bien lui qui a initié et autorisé les
différentes réunions de présentation (ou d'avancement) du projet
par Valorem devant les conseillers communautaires. Mais c'est
également lui qui n'a pas cru bon d'en faire la moindre publicité,
ni jugé utile de saisir le Conseil communautaire de l'étude
d'un gigantesque projet éolien. C'est à dire de le rendre officiel
et public. A aucun moment, le président n'a souhaité faire état du
projet sur le site ou les différentes publications de la Communauté
de communes, ne fut-ce qu'au titre de la simple actualité.
Dans
son programme électoral municipal de 2014, M. Moignard propose des
mesures environnementales et de mener plusieurs études notamment
pour la mise en service d'une centrale hydro-électrique en bordure
du canal. Mais l'étude du projet éolien n'est pas dans la liste...
De
lourdes responsabilités pèsent sur les épaules de M. Moignard.
Celle d'avoir, par ses fonctions, tout su du projet et celle d'avoir,
par ses fonctions, organisé la rétention de l'information. Une
oeuvre tristement parachevée en février 2016, par ces quelques mots
à la Dépêche du Midi : "j'en sais très peu sur
le sujet, alors pourquoi en parler ?"
COMMENT
VALOREM TIRE PARTI DE LA SITUATION
Dans
sa chronologie du projet, Valorem affirme que les conseils de
Finhan, Montbartier et Montech ont délibéré "en faveur du
projet" en 2012. Il s'agit d'une grossière manipulation
destinée à influencer les citoyens. Aucun conseil n'a délibéré
en faveur du projet. Ils ont (au mieux) autorisé l'étude d'un
projet éolien...
La
combinaison de délibérations pour le moins vaporeuses (voir plus
haut) et leur exploitation abusive par une société commerciale
renforcent le caractère anti-démocratique que l'on peut
légitimement prêter au traitement du projet.
- Nous demandons à M. Le Préfet de se montrer très ferme concernant ce versant du dossier. Il contient en effet tous les ingrédients susceptibles d'éloigner les citoyens des urnes et de saper leur confiance dans la représentation démocratique : suspicion de prise illégale d’intérêts, dissimulation d'informations, mensonges publics, décisions officielles de pure fiction, propagande commerciale sans vergogne, défaut de publicité d'un projet gigantesque entraînant des nuisances pour tous les riverains et habitants des bourgs.
3/ UN DOSSIER INCOMPLET EN CONTRAVENTION AVEC LE CODE DE L'ENVIRONNEMENT
Valorem
n'a pas respecté l'obligation légale de solliciter l'avis
des maires quant à leur volonté de conserver ou non les plateformes
ainsi que les chemins d'accès aux plateformes lors du démantèlement
du site éolien, contrevenant ainsi à l'article R512-6
du Code de l'Environnement, retranscrit ci-dessous :
Article
R512-6 du Code de l'Environnement
- Modifié par Décret n°2015-1676 du 15 décembre 2015 - art. 1
- Abrogé par Décret n°2017-81 du 26 janvier 2017 - art. 6
I.-A
chaque exemplaire de la demande d'autorisation doivent être
jointes les pièces suivantes :
7°
Dans le cas d'une installation à implanter sur un site nouveau,
l'avis du propriétaire, lorsqu'il n'est pas le demandeur, ainsi que
celui du maire ou du président de l'établissement public de
coopération intercommunale compétent en matière d'urbanisme, sur
l'état dans lequel devra être remis le site lors de l'arrêt
définitif de l'installation ; ces avis sont réputés émis si les
personnes consultées ne se sont pas prononcées dans un délai de
quarante-cinq jours suivant leur saisine par le demandeur ;
Concernant
les maires :
Le
14 décembre 2016, Valorem a demandé l'avis des maires de Finhan,
Montech et Montbartier. Les "preuves de dépôt" des lettres
recommandées avec avis de réception sont datées par la Poste de
Carcassonne du 14 décembre 2016. Cette date ouvre un délai
de réponse de 45 jours pour les personnes consultées.
Or
Valorem a déposé sa demande d'autorisation unique le 19
décembre 2016. Si Valorem avait obtenu les réponses des maires
entre le 14 et le 19 décembre 2016, elles figureraient évidemment
en annexes de la lettre de demande. Il n'en est rien. Il faut donc
conclure que Valorem a 1/transmis un dossier incomplet 2/ne contenant
pas des pièces obligatoires de première importance 3/ces pièces
manquantes car Valorem n'a pas respecté le délai légal de réponse,
comme l'y contraint l'article R512-6.
Concernant
les particuliers propriétaires :
Quatre
propriétaires n'ont pas, selon les justificatifs produits par
Valorem, donné leur avis sur la remise en état de leurs parcelles
après démantèlement des éoliennes. Compte tenu que Valorem n'a
pas respecté le délai de réponse légal de 45 jours pour les
maires, et en l'absence de pièces justificatives au dossier, il n'y
a pas lieu de penser que la société Valorem se soit comportée
différemment avec les propriétaires particuliers qu'elle ne l'a
fait avec les maires. Ainsi de M.Mme Valette et MM. Gaillard (nés en
1999 et 2002, mineurs en 2016)
qui n'ont ni répondu, ni signé leurs avis respectifs.
Propriétaires
|
Parcelles
|
Date
des signatures
|
|
Mme
Ourmières
|
Finhan
ZE 23
|
23/11/16
|
|
Mme
Romanzin
|
idem
|
idem
|
|
M.
et Mme Arquié
|
Montech
ZM 21 et 56
|
22/11/16
|
|
M.
et Mme Escala
|
Finhan
ZD 42
|
06/12/16
|
|
M.
et Mme Lafont
|
Montbartier
C 536 537 538 540
|
06/12/16
|
|
Mme
Savi
|
Montbartier
C 518 520 522 523 524 525 527 528 529 876 877 879
|
30/11/16
|
|
M.
Staffuzza
|
Montech
ZM 20
|
29/11/16
|
|
M.
et Mme Valette
|
Montbartier
C 535
|
Pas
de signatures
|
Aucun
avis formulé
|
MM.
Gaillard
|
Finhan
ZE 48 49
|
Pas
de signatures
|
Aucun
avis formu
|
4/
ETUDE D'IMPACT PAYSAGES ET PATRIMOINE :
SUPERCHERIE
ou AMATEURISME ?
Nous
pensons inutile de développer longuement ici les objections
traditionnelles du saccage paysager ou de la dépréciation des biens
immobiliers, évidentes à nos yeux mais subjectives
pour Valorem. Les simulations paysagères fournies par le
constructeur évitent avec soin les points de vues les plus courants,
qui sont aussi les plus spectaculaires pour l’œil humain, par
exemple une éolienne se découpant dans le ciel d'une église ou
quelque autre monument séculaire. Les simulations en rase campagne
s'arrangent généralement avec la perspective numérique pour que
les éoliennes n'apparaissent pas plus hautes que des pylônes haute
tension ou de grands arbres. Lorsque les clichés sont trop éloquents
(ils sont rares), ce sont les commentaires qui prennent le relai pour
expliquer que ce que vous voyez n'est pas un aérogénérateur géant
barrant l'horizon mais que : "les
éoliennes viennent justement animer le déroulement du cheminement".
Les
réponses apportées par Valorem à ces objections, dans d'autres
projets éoliens ailleurs en France, sont répétitives et toujours
du même tonneau : "Nous utilisons un logiciel 3D des plus
sophistiqués, les paysages sont une donnée subjective et le
ressenti humain encore plus. Les éoliennes rythment et dynamisent
les campagnes. Leur aspect "graphique" met en valeur le
patrimoine et attirent des touristes, etc."
L'évidente
dépréciation financière d'une maison se trouvant dans le proches
environs d'une éolienne de 200 m de haut est niée par Valorem, peu
pressé de dédommager le préjudice, qui cite de pseudo-enquêtes
immobilières (toujours les mêmes depuis des années) révélant
que, à contre-courant des croyances du provincial moyen, les
éoliennes industrielles sont des atouts pour le marché immobilier
local...
Nous
ne sommes pas critiques de cinéma ou de poésie contemporaine, nous
laisserons donc Valorem à ses considérations
philosophico-commerciales pour nous focaliser sur la "rigueur"
de son projet.
I – QUAND VALOREM CHANGE SES ÉOLIENNES DE PLACE
1/Une
visite rapide sur le site (sur les lieux) du projet Valorem
nous apprend, décamètre en main, que le photo-montage (plan 16 du
Permis de Construire) supposé figurer les constructions à l'endroit
précis où elles se trouveront une fois bâties, est erroné !
Pour
parler simplement, l'éolienne n°2 (Montech) n'est dans sa
représentation 3D pas à l'emplacement où Valorem a prévu de
l'édifier ! Ce que vous voyez n'est donc pas ce qui sera construit.
Incompétence ou trucage ?
Compte
tenu de l'ampleur et des conséquences du projet, les deux
interprétations possibles de cette "erreur" sont
rédhibitoires. Peut-on faire confiance à Valorem, sachant qu'une
partie très importante de l'étude paysagère est fondée sur ces
simulations 3 D, seul moyen pour le public de se faire une idée
concrète du projet ? Et combien d'autres "erreurs
techniques" de cette ampleur dans le dossier, que faute de
temps, nous n'avons pu étudier dans les moindres détails ?
Autre
exemple consternant : selon Valorem, l'Eglise de la Feuillade
(Montech) est située sur la RD928. Dans la réalité, elle est sise
au carrefour des RD42 et 50. Pour rejoindre la RD928 depuis l'église
de la Feuillade, il faut parcourir 1,2 km ! Toutes les simulations 3D
concernant ce point de vue sont de ce fait totalement fausses
(fallacieuses ?) et les commentaires afférents nuls et non avenus.
Mais où se cache la haute technicité vantée par Valorem ?
2/L'étude
d'impact paysager est une mine d'où l'on peut extraire de
nombreuses pépites. Les commentaires "techniques" associés
aux photomontages sont aussi fantaisistes que la localisation des
éoliennes précédemment évoquée. Parmi les fleurons (fautes
d'orthographe et de syntaxe d'origine) :
- "Cependant le parcours le long des berges peu offrir des vues vers le projet, qui se déroulement cependant au gré du parcours, ce qui avoir un certain interêt paysager." (page 38 – Annexes Vol 2)
- "Dans cette perspective, l'installation fonctionne car elle s'insère dans l'ambiance agricole et l'esprit d'un paysage de production". (pages 141 et 142 – Annexes Vol 2)
- "Perception relativement rapprochée qui cependant en raison du relief atténue bien l'implantation". (page 40 – Annexes Vol 2)
4/
D'autres commentaires supposés "analytiques" de l'impact
des éoliennes dans le paysage
débouchent sur des conclusions diamétralement opposées, bien sur
favorables au projet :
- "Installation fortement perceptible". Que Valorem classe dans la catégorie : "Impact visuel faible" Mas Grenier – page 48 – Annexes Vol 2
- "Insertion paysagère difficile dans l'horizon plans des terrains rive droite". Que Valorem s'empresse de ranger dans la catégorie : "Impact visuel faible à moyen". Cordes – page 152 – Annexes Vol 2
5/
Des "points de vue" distants de quelques mètres à
peine relèvent d'enjeux radicalement différents :
- "Enjeux" du Point 84 : Patrimoniaux, paysagers, touristiques
- "Enjeux" du Point 128 : touristiques...
6/
A Bourret, les monuments historiques ne sont pas des enjeux... de
patrimoine
- "Les monuments historiques sont des enjeux à prendre en compte". Pourtant parmi les enjeux retenus (trois lignes au dessus) par Valorem pour la commune de Bourret, le critère patrimonial brille par son absence. (page 150 – Annexes Vol 2)
7/
Montbartier, une commune rurale sans caractère :
- Diagnostic du paysagiste rémunéré par le constructeur : "Paysage rural urbanisé présentant peu d'interêt paysager (lotissement décousu)". Valorem peut donc y implanter des éoliennes sans risque de l'enlaidir... (page 171 – Annexes Vol2)
II – LE CANAL DE GARONNE, GRAND SACRIFIE PATRIMONIAL DU PROJET
Le majestueux Canal de Garonne subit un traitement différent d'une page à l'autre de l'étude, selon que Valorem le regarde comme un élément du paysage ou un fond de décor pour ses machines.
Qualifié
de colonne vertébrale du tourisme local et classé à enjeu fort
dans l'Analyse de l'état initial du paysage (page 62), le
Canal est brutalement rétrogradé dans la catégorie "moyen
à fort" (rubrique "sensibilité paysagère"-
page 184 de l'Analyse des effets du projet sur l'environnement).
Pour
finir, il ne souffre plus que d'un impact visuel "moyen"
une fois exposé au parc éolien (idem précédent).
Autrement
dit, plus on construit d'éoliennes sur ses berges et moins le Canal
est "sensible" aux ...éoliennes.
- Nous avons eu connaissance de la volonté des dirigeants de l'Association des Communes du Canal des Deux Mers de manifester leur désapprobation face au projet d'implantation des éoliennes à quelques mètres de ce joyau du patrimoine français. A suivre bien sur.
5/ ETUDE DE DANGERS : VALOREM SE MOQUE DU SDIS
L'étude
de dangers, pièce cruciale du dossier s'il est, est traitée avec la
même désinvolture que l'étude d'impact paysager. Il s'agit
pourtant de garantir la sécurité de tous.
Pour
commencer, Valorem affirme avoir consulté les "usagers"
notamment des voies de circulation et autres infrastructures locales
(page 5). Nous n'en saurons pas plus. De quels usagers s'agit-il ?
Où, quand et comment ont-ils été consultés ?
Par
ailleurs, Valorem ne cite pas dans la liste des infrastructures (page
15) la gare de Montbartier où passent chaque année app. 51 000
voyageurs. Les comptages routiers sortent du néant, sans aucune
source citée.
Page
7, Valorem rappelle que, pour les risques liés à l'effondrement de
l'éolienne, "la zone impactée correspond à une surface
dont le rayon est limité à la hauteur totale de l'éolienne en bout
de pale", soit 200 m.
Or
dans ce périmètre on trouve :
- Eoliennes 1 et 2 : deux chemins d'exploitation
- Eolienne 3 : deux voies communales
- Eoliennes 4 et 5 : plusieurs chemins d'exploitation
- Eolienne 6 : RD 77 toute proche.
Pages
7 et 8, pages 46, 49, 51, 53, 55, 58, 60 et 61, le point de
livraison n'est pas figuré à l'emplacement prévu par les plans du
permis de construire. C'est désormais une habitude. Quid des
autres installations ?
Page
23, Valorem se targue de respecter les recommandations du SDIS, selon
lesquelles le maître d'ouvrage "doit interdire l'accès au
site par des barrières. Cette interdiction doit s'étendre à chaque
éolienne sur un rayon supérieur à sa hauteur (pales comprises)".
Pourtant
toutes les barrières prévues au permis de construire, interdisant
l'accés au point de livraison 1 et aux six éoliennes, se trouvent à
l'intérieur du périmètre de 200 m, en contravention avec les
recommandations du SDIS.
Une
fois de plus, Valorem démontre qu'il n'a guère l'intention de
dépenser un sou de trop pour assurer la sécurité des citoyens, en
appliquant les recommandations expertes du Service Départemental d'
Incendie et de Secours. Bien entendu, nous en appelons à M. le
Préfet, garant de la sécurité des Tarn-et-Garonnais, en lui
rappelant que les berges du Canal tout proche, sont très
fréquentées, notamment par des enfants et des adolescents. Mais
également en évoquant la récente chute d'une éolienne en Vendée.
Page
16, au chapitre "Autres servitudes", Valorem omet de
citer l'avis défavorable d'Orange, opérateur de réseaux de
télécommunications.
Page
29, Valorem affirme que "les potentiels de dangers associés
aux phénomènes extérieurs au site (formation de givre, circulation
routière) ne sont pas maîtrisés par le maître d'ouvrage."
Rien de plus faux. Au moins pour la circulation routière, les
potentiels de dangers peuvent être "maîtrisés" en
respectant les 200 m de distance sécuritaire ou encore par une
implantation différente des éoliennes.
Page
69, dans les "Scénarios relatifs aux risques d'effondrement
des éoliennes", le promoteur cite les séismes comme unique
"cause extérieure due à l'environnement". C'est
parfaitement faux bien sur. Les tempêtes sont statistiquement bien
plus destructrices et elles frappent le canton avec une certaine
régularité...
Enfin
nous fournissons en annexe la liste exhaustive des accidents et
catastrophes éoliens dans le monde, des origines à 2014. Le
document est bien plus dense que celui fourni par Valorem, dont par
ailleurs, les derniers cas cités datent de 2012. (Source :
WindTurbineAccident Data)
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